The Appeal of Resistance Fighters [L’appel des résistants]

Ci-joint l’appel des résistants.

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http://www.alternatives-
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Resistance

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L’appel des résistants

Au moment où nous voyons remis en cause le socle des conquêtes sociales de la Libération, nous, vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France Libre (1940-1945), appelons les jeunes générations à faire vivre et retransmettre l’héritage de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie économique, sociale et culturelle.  Soixante ans plus tard, le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nosfrères et soeurs de la Résistance et des nations unies contre la barbarie fasciste.  Mais cette menace n’a pas totalement disparu et notre colère contre l’injustice est toujours intacte.

Nous appelons, en conscience, à célébrer l’actualité de la Résistance, non pas au profit de causes partisanes ou instrumentalisées par un quelconque enjeu de pouvoir, mais pour proposer aux générations qui nous succéderont d’ accomplir trois gestes humanistes et profondément politiques au sens vrai du terme, pour que la flamme de la Résistance ne s’éteigne jamais :

Nous appelons d’abord les éducateurs, les mouvements sociaux, les collectivités publiques, les créateurs, les citoyens, les

exploités, les humiliés, à célébrer ensemble l’anniversaire du programme du Conseil national de la Résistance (C.N.R.) adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944 : Sécurité sociale et retraites généralisées, contrôle des “féodalités économiques”, droit à la culture et à l’éducation pour tous, une presse délivrée de l’argent et de la corruption, des lois sociales ouvrières et agricoles, etc.  Comment peut-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes sociales,alors que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l’ Europe était ruinée?  Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l’ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l’actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie.

Nous appelons ensuite les mouvements, partis, associations, institutions et syndicats héritiers de la Résistance à dépasser les enjeux sectoriels, et à se consacrer en priorité aux causes politiques des injustices et des conflits sociaux, et non plus seulement à leurs conséquences, à définir ensemble un nouveau “Programme de Résistance ” pour notre siècle, sachant que le fascisme se nourrit toujours du racisme, de l’intolérance et de la guerre, qui eux-mêmes se nourrissent des injustices sociales.

Nous appelons enfin les enfants, les jeunes, les parents, les anciens et les grands-parents, les éducateurs, les autorités publiques, à une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation marchande, le mépris des plus faibles et de la culture, l’amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous.  Nous n’acceptons pas que les principaux médias soient désormais contrôlés par des intérêts privés, contrairement au programme du Conseil national de la Résistance et aux ordonnances sur la presse de 1944.

Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection :

“Créer, c’est résister. Résister, c’est créer”.

Signataires :

Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, Maurice Voutey.

Article 35. Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.

Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen 24 juin 1793

Attached is the appeal of resistance fighters.

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<alternatives-images.net>.

Resistance

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The Appeal of Resistance Fighters

At the time when we see the foundation of the social conquests of the Liberation being called into question, we, veterans of the Resistance movements and the fighting forces of France Libre (1940-1945), call on the younger generations to animate and retransmit the heritage of the Resistance and its still current ideals of economic, social, and cultural democracy.  Sixty years later, Nazism is defeated, thanks to the sacrifice of our brothers and sisters of the Resistance and the nations united against fascist barbarity.  But this menace did not completely disappear, and our anger against injustice is still intact.

From our conscience comes this appeal to celebrate the topicality of the Resistance, neither in support of partisan causes nor instrumentalized by some stake of power, but to propose to the generations which will succeed us to achieve three acts which are humanist and profoundly political in the true sense of the term, so that the flame of the Resistance will never be extinguished.

First, we appeal to teachers, social movements, public collectives, creators, citizens, the exploited, the humiliated, to celebrate together the anniversary of the program of the National Council of the Resistance (C.N.R.) adopted in the underground on 15 March 1944: Social security and generalized pensions, control of “economic feudalisms,” the right to culture and education for all, the press freed from money and corruption, labor and agricultural social laws, etc.   How can it be that today money to maintain and extend these social conquests cannot be found, while the production of wealth has increased considerably since the Liberation, the period when Europe lay in ruin?  The political, economic, and intellectual leaders, and society as a whole, should neither resign themselves to nor allow themselves to be impressed by the current international dictatorship of financial markets which threatens peace and democracy.

We therefore call on the movements, parties, associations, institutions, and unions that are heirs to the Resistance to rise above the sectoral stakes, and to devote themselves first of all to the political causes of social injustices and social conflicts, no longer solely to their consequences, in order to define together a new “Program of the Resistance” for our century, recognizing that fascism always feeds on racism, intolerance, and war, which themselves feed on social injustices.

We call finally on children, young people, parents, old people, grandparents, teachers, public authorities, to raise a true peaceful insurrection against the mass media which offer, as the horizon for our youth, only commercial consumption, contempt for the weakest and for culture, generalized amnesia, and excessive competition of all against all.  We do not accept that the principal media from now on are controlled by private interests, contrary to the program of the National Council of the Resistance and to the ordinances on the press of 1944.

More than ever, to those who will create the century that is just beginning, we want to say with our affection:

“To create is to resist.  To resist is to create.”

Signatories:

Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stephan Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, Maurice Voutey.

Article 35.  When the government violates the rights of the people, the insurrection is, for the people and each portion of the people, the most sacred of rights and the most essential of duties.

Declaration of the Rights of Man and of the Citizen, 24 June 1793

Lucie AUBRAC

Lucie Aubrac, née Bernard, est née le 29 juin 1912 dans la région de Mâcon.  Avant la guerre, ses études universitaires à la Sorbonne (agrégée de l’université) l’amènent à enseigner l’histoire. Pendant la guerre, elle s’engage dès 1940 dans la Résistance à Lyon avec son mari, Raymond Aubrac, où elle contribue à créer le mouvement Libération-Sud.  A la tête d’un commando armé, elle mène notamment une action militaire pour faire libérer son époux.  Après le succès de cette opération, les deux époux quittèrent la France en février 1944 pour rejoindre de Gaulle à Londres, puis à Alger.  Après la guerre, en 1945, au moment où les femmes françaises accèdent pour la première fois au droit de vote, elle crée le journal Privilège de femmes qui n’existera que quelques mois.  Elle est membre de l’Assemblée consultative issue de la Résistance et chargée de superviser les Comités départementaux de Libération. Elle reprendra ensuite l’enseignement de l’histoire.  Lucie Aubrac a publié plusieurs ouvrages dont, en 1984, un récit sur l’évasion qu’elle organisa pour libérer son mari de Klaus Barbie, Ils partiront dans l’ivresse.

Raymond AUBRAC

Raymond Aubrac est né le 31 juillet 1914 à Vesoul (Haute-Saône).  Avant la guerre il est ingénieur des Ponts et Chaussées.  Pendant la guerre, il s’engage dans la Résistance à Lyon où il participe avec sa femme, Lucie, à la création du mouvement Libération-Sud.  Chargé de la publication du journal Libération, l’un des plus importants journaux clandestins, dont le premier numéro sort en juillet 1941, il fut en octobre 1942 chargé, au sein du réseau Libération-Sud, de l’organisation paramilitaire du réseau.  Il devient membre de l’Etat-major de l’Armée secrète du général Delestraint.  Arrêté à deux reprises, le 15 mars 1943 par la Milice, et le 21 juin avec Jean Moulin par Klaus Barbie, il est libéré par un groupe franc dirigé par son épouse.  Parti pour Londres, puis pour Alger, il est délégué à l’Assemblée consultative en 1944.  Après la guerre, il est Commissaire régional de la République à Marseille de 1944 à 1945, puis directeur et inspecteur général au ministère de la Reconstruction de 1945 à 1948, chargé du déminage du pays.  Il est l’auteur, entre autres, de Résistances (1997).

Henri BARTOLI

Lycéen, puis étudiant à la faculté de Droit, il diffuse des journaux clandestins comme Témoignage chrétien.  Il distribue des faux papiers avec son père médecin.  Agent de liaison dans l’armée secrète, il participe au réseau Catanga et travaille au sein du CNR pour préparer la politique économique d’après guerre.

Bibliographie succincte :

Daniel CORDIER

Daniel Cordier est né le 10 août 1920 à Bordeaux.

Pendant la guerre, il est l’un des premiers à répondre à l’appel du général de Gaulle en juin 1940 et entre au Bureau central de renseignement et d’action (BCRA).  Il est volontaire pour accomplir des missions en France et c’est ainsi qu’il est parachuté le 26 juillet 1942 pour servir auprès de Jean Moulin, délégué du général de Gaulle. Il devient rapidement le principal collaborateur du fondateur du Conseil National de la Résistance.  Après la guerre, de retour à Paris, il se consacre à la peinture et ouvre une galerie en 1956.  Entre 1973 et 1989, il effectue sept donations à l’Etat : 500 oeuvres de 64 artistes différents, intégrées aux collections du Musée National d’Art Moderne (Centre Georges Pompidou).  A partir de 1977, il devient historien pour défendre la mémoire de Jean Moulin.

Philippe DECHARTRE

Philippe Dechartre, pseudonyme que prend dans la Résistance Jean DUPRAT-GENEAU, est né le 14 février 1919 au Viêt-Nam.  Avant la guerre il a été élève au lycée Louis-le-Grand à Paris et à la faculté de Droit de Paris.  Il est licencié en droit puis producteur et réalisateur de spectacle.   Pendant la guerre, il est Délégué général des prisonniers de guerre, déportés de la résistance et déportés du travail auprès du Gouvernement provisoire de la république à Alger (1944), il appartient aux cercles gaullistes historiques.  Après la guerre il a été plusieurs fois ministre et député, il est membre depuis 1994 du Conseil économique et social dont il est aujourd’hui le Doyen.

Georges GUINGOUIN

Georges Guingouin est né le 2 février 1913 à Magnac-Laval (Haute-Vienne).  Avant la guerre il fait ses études à l’école primaire supérieure de Bellac puis à l’Ecole normale d’instituteurs de Limoges (1931-1934).  Pendant la guerre il est mobilisé en 1939 et le 18 juin 1940, blessé au combat, Georges Guingouin se retrouve à l’hôpital de Moulin qu’il quitte afin de ne pas être prisonnier.  Il organise la résistance dès juillet 1940 sous forme de groupes clandestins et par la diffusion de tracts.  Il prend le maquis en avril 1941, à la tête d’une imprimerie clandestine et créé les premiers groupes armés nommés Francs Tireurs.  Il organise de nombreuses actions de sabotage. Le 12 août 1944, il donne l’ordre d’encercler Limoges, ce qui permettra, le 21 août 1944, la libération de la ville sans aucune perte humaine.  Au lendemain de la libération de Limoges, 20 000 combattants en Haute-Vienne sont sous les ordres du colonel Guingouin dont 6 500 iront combattre dans les départements voisins.  Dans la période d’après-guerre, il est élu maire de Limoges en mai 1945 jusqu’à octobre 1947 et conseiller municipal jusqu’en janvier 1953. Il reprend ensuite son métier d’instituteur dans l’Aube jusqu’à sa retraite en 1968.

Georges Guingouin a publié :

Stéphane HESSEL

Stéphane Hessel est né le 20 octobre 1917 à Berlin (Allemagne).  Arrivé en France en 1924, il est admis en 1937 à l’Ecole Normale Supérieure et naturalisé français.  Pendant la guerre, en juin 40, il essaie de rejoindre Londres sans succès.  Il n’y parviendra qu’en 1941 et il rejoint le général de Gaulle.  Il fera partie du BRCA.  Organisateur de la mission Greco qui doit organiser la couverture radio sur l’ensemble du territoire français pour le Débarquement, il est arrêté en juillet 1944 et est déporté à Buchenwald puis à Dora.  Revenu des camps, il passe le concours du Quai d’Orsay et commence une carrière diplomatique.  Il sera, entre autres, sous-directeur du Programme des Nations Unies pour le Développement de 1971 à 1972.  Représentant permanent de la France auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, il devient Ambassadeur de France en 1981.  Il a siégé à la Haute Autorité de la communication audiovisuelle et au Haut Conseil pour l’intégration. Il a représenté la France à la Conférence mondiale de Vienne pour les droits de l’homme en 1993.

Maurice KRIEGEL-VALRIMONT

Maurice Kriegel-Valrimont est né à Strasbourg en 1914.  Il est, avant-guerre, syndicaliste et, selon ses propres mots, “jeune antifasciste de tendance rebelle”.  En 1944, il est au commandement national des Forces françaises de l’intérieur et reçoit avec le général Leclerc et Henri Rol-Tanguy, la reddition de von Choltitz à la Libération de Paris. Grand officier de la Légion d’honneur, membre du Comité d’action militaire (COMAC : organe de commandement des FFI en France) du Conseil national de la Résistance.  Après la guerre il est député communiste de Meurthe-et-Moselle sous la IVème République, il exercera également les fonctions de vice-président de la Haute-Cour de justice.  Il est l’auteur, notamment, de Mémoires rebelles en 1999.

Lise LONDON

Ancienne des Brigades Internationales dans l’Espagne républicaine, capitaine dans la Résistance, ancienne déportée à Ravensbrück, officier de la Légion d’honneur, elle a participé activement à sortir son mari, Arthur London, des griffes staliniennes. Ce dernier, nommé vice-ministre des Affaires étrangères de Tchécoslovaquie en 1949, sera kidnappé en pleine rue le 28 janvier1951, et devient l’un des quatorze accusés du procès de Prague en 1952, à qui l’on arrachera des aveux de « conspiration contre l’État » qui se révèleront plus tard fabriqués.  Onze condamnations à mort par pendaison, trois à perpétuité, dont Arthur London.  Les progressistes d’Europe ont découvert ce drame dans l’Aveu.

Bibliographie succincte :

Georges SÉGUY

Georges Séguy est né le 16 mars 1927 à Toulouse (Haute-Garonne).  Avant la guerre il est ouvrier imprimeur et militant syndical.  Pendant la guerre il devient responsable des Francs-Tireurs et Partisans Français, est arrêté en 1944 et déporté au camp de Mauthausen.

Après la Libération, il est membre du Syndicat des cheminots de Toulouse de 1946 à 1949. Secrétaire général de la Fédération des cheminots CGT de 1961 à 1965, il devient Secrétaire général de la CGT de 1967 à 1982 et président d’honneur de l’Institut d’histoire sociale de la CGT.

Il est l’auteur, entre autres, de Lutter (1975) et La Grève (1993).

Germaine TILLION

Germaine Tillion est née le 30 mai 1907 à Allègre (Haute-Loire).

Avant la guerre, ethnologue, elle est formée par Marcel Mauss et Louis Massignon puis part en Algérie en 1937 pour des études sur les ethnies berbères.  Pendant la guerre, de retour en France au moment de l’armistice de 1940, elle devient chef du réseau de Résistance du Musée de l’Homme, avec le grade de commandant de 1940 à 1942, qui travaille à l’évasion des prisonniers et au renseignement. A la suite d’une arrestation, elle est déportée à Ravensbrück.  Elle se consacrera après la guerre à des travaux sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale (enquête sur les crimes de guerre allemands, sur les camps de concentration soviétiques entre 1945 et 1954) puis sur l’Algérie.  Elle a créé en France l’enseignement dans les prisons.  Directrice d’études à l’Ecole pratique des Hautes études, elle a réalisé vingt missions scientifiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Elle retourne en Algérie en 1954 pour une mission d’observation et participe à la création de centres sociaux : ses nombreux travaux de recherches au cours de sa carrière au CNRS et à l’EHESS portent sur les sociétés méditerranéennes.

Germaine Tillion a publié de nombreux ouvrages :

Jean-Pierre VERNANT

Jean-Pierre Vernant est né le 4 janvier 1914 à Provins (Seine-et-Marne).  Avant la guerre, jeune antifasciste dans le Quartier Latin des années 30, il fait ses études secondaires à Paris aux lycées Carnot et Louis-le-Grand puis des études de philosophie à la Sorbonne.  En 1937 il est reçu premier à l’agrégation de philosophie.  Appelé au service militaire en octobre 1937, il est sergent-chef dans l’infanterie et reste mobilisé à la déclaration de guerre en septembre 1939.  Démobilisé, il est nommé professeur au lycée de Toulouse et entre en résistance dès le mois de juillet 1940 en éditant à Narbonne avec son frère des tracts qu’il colle la nuit sur les murs de la ville.  En février 1942, il entre dans le mouvement Libération et organise à Toulouse les groupes militaires de ce mouvement.  En novembre il est nommé chef départemental de l’Armée Secrète (AS) pour la Haute-Garonne.  Au début de 1944 il commande plusieurs groupes qui opèrent des destructions diverses, l’exécution d’agents de la Gestapo et de la Milice et la destruction de fiches de recensement pour le STO.  Le 19 août 1944, il entre dans Toulouse à la tête de ses hommes.  En septembre 1944, il devient responsable des Forces française de l’Intérieur (FFI) de Haute-Garonne, remplaçant Serge Ravanel à la tête de 45 000 hommes des neuf départements du Sud-Ouest.  Après la guerre Jean-Pierre Vernant est professeur au Collège de France et spécialiste de la Grèce Ancienne. Historien, il est l’auteur, entre autres, de :

Maurice VOUTEY

Il a participé à la Résistance dans les rangs du Front National (FPJ puis FUJP). Arrêté, il a été déporté à Dachau puis dans les camps du Neckar. À son retour, il a enseigné l’histoire et la géographie et a publié différentes études historiques et biographiques.  Maurice Voutey est actuellement secrétaire général de la Fédération nationale des déportés et internés résistants patriotes (FNDIRP). Il est l’auteur d’un roman intitulé Baptiste ou la terre promise, le pouvoir dictatorial allemand reste son domaine de prédilection.  L’histoire du système concentrationnaire nazi, les camps nazis, l’ère hitlérienne et la presse clandestine, pendant l’occupation, font partie de sa bibliographie sur le sujet.

Bibliographie succincte :

Lucie AUBRAC

Lucie Aubrac, née Bernard, was born on 29 June 1912 in the region of Mâcon.  Before the war, her university education at Sorbonne (from which she received the agrégation diploma, i.e., the highest teaching diploma) led her to teach history.  During the war, she engaged in the Resistance in Lyon with her husband, Raymond Aubrac, from 1940, through which she contributed to the founding of the Liberation-South movement.  As the head of an armed commando, she carried out, among other actions, a military action to liberate her husband.  After the success of this operation, the couple left France in February 1944 to join de Gaulle in London and then in Algiers.  After the war, in 1945, when the French women obtained the voting rights for the first time, she created the Privilège newspaper of women, which lasted for a few months.  She was a member of the Consultative Assembly resulting from the Resistance and charged with supervising the Departmental Committees of Liberation.  She then resumed the teaching of history.  Lucie Aubrac published several books, among which was one published in 1984, an account of the escape that she organized to liberate her husband from Klaus Barbie.  They left, wild with joy.

Raymond AUBRAC

Raymond Aubrac was born on 31 July 1914 in Vesoul (Haute-Saône). Before the war, he was a civil engineer.  During the war, he was involved in the Resistance in Lyon, in which, with his wife Lucie, he took part in the founding of the Liberation-South movement.  Responsible for the publication of the newspaper Libération, one of the most important underground newspapers, whose first issue appeared in July 1941, he was also tasked in October 1942 with the paramilitary organization of the Liberation-South network.  He became a member of the Staff of the Secret Army of General Delestraint.  Arrested twice, on 15 March 1943 by the Militia, and on 21 June with Jean Moulin by Klaus Barbie, he was liberated by a loyal group led by his wife.  Leaving for London and then for Algiers, he became a delegate to the Consultative Assembly in 1944. After the war, he served as Regional Commissioner of the Republic in Marseilles from 1944 to 1945 and then as director and inspector general for the Ministry of Reconstruction from 1945 to 1948, in charge of mine clearance of the country.  He is the author, inter alia, of Résistances [Resistances] (1997).

Henri BARTOLI

As a high school student and then as a student at the Faculty of Law, he disseminated underground newspapers like Témoignage chrétien [Christian Testimony].  With his father, a medical doctor, he also distributed forged identity papers.  A liaison officer in the Secret Army, he took part in the Catanga network and worked within the CNR to prepare the post-war economic policy.

Short Bibliography:

Daniel CORDIER

Daniel Cordier was born on 10 August 1920 in Bordeaux.  During the war, he was one of the first to answer the call of General de Gaulle in June 1940 and to join the Central Office of Information and Action (BCRA).  He volunteered to carry out missions in France, so he was parachuted on 26 July 1942 to serve Jean Moulin, deputy of General de Gaulle.  He quickly became the principal collaborator of the founder of the National Council of the Resistance.  After the war, retuning to Paris, he dedicated himself to painting and opened a gallery in 1956.  Between 1973 and 1989, he made seven donations to the State: 500 works of 64 different artists, integrated into the collections of the National Museum of Modern Art (Centre Georges Pompidou).  From 1977, he has been a historian to defend the memory of Jean Moulin.

Philippe DECHARTRE

Philippe Dechartre, the pseudonym that Jean DUPRAT-GENEAU took in the Resistance, was born on 14 February 1919 in Viet Nam.  Before the war, he was educated at the lycée Louis-le-Grand in Paris and the Faculty of Law of Paris.  He received a bachelor [licencié] of law degree, and then he became a show business producer and director.  During the war, he was the General Delegate of prisoners of war, deportees of the resistance, and labor deportees to the Provisional Government of the Republic in Algiers (1944).  He belonged to the historical Gaullist circles.  After the war, he served several times as minister and deputy.  He is a member, since 1994, of the Economic and Social Council of which he is the most senior member today.

Georges GUINGOUIN

Georges Guingouin was born on 2 February 1913 in Magnac-Laval (Haute-Vienna).  Before the war, he studied at the école primaire supérieure de Bellac and then at the École normale d’instituteurs de Limoges (1931-1934).  During the war, he was mobilized in 1939.  On 18 June 1940, wounded in combat, Georges Guingouin found himself at the hospital of Moulin, which he left to avoid being taken prisoner.  He organized resistance in July 1940 in the form of clandestine groups and through the diffusion of leaflets.  He handled the maquis in April 1941, as the head of an underground printing works and created the first armed groups named Francs Tireurs.  He organized many actions of sabotage.  On 12 August 1944, he gave the order to encircle Limoges, which would allow, on 21 August 1944, the liberation of the city without any human casualty.  On the following day of the liberation of Limoges, 20,000 combatants in Haute-Vienne were under the orders of Colonel Guingouin, of whom 6,500 would fight in the neighboring departments.  During the post-war period, he was elected mayor of Limoges in May 1945 and held the office until October 1947; thereafter, he was elected city councilman and served until January 1953.  He then resumed teaching in Aube, until his retirement in 1968.

Georges Guingouin published:

Stephan HESSEL

Stephan Hessel was born on 20 October 1917 in Berlin (Germany).  Arriving in France in 1924, he was admitted in 1937 to the Ecole Normale Supérieure and became naturalized French.  During the war, in June 1940, he tried to get to London without success.  He reached London only in 1941, joining General de Gaulle.  He became part of the BRCA.  Organizer of the Greek mission who had to arrange the radio coverage of the whole of the French territory for the Landing, he was arrested in July 1944 and deported to Buchenwald and then to Dora.  Returned from the camps, he passed the Quai d’Orsay examination and began a diplomatic career.  He was, inter alia, an assistant director at the United Nations Development Program from 1971 to 1972.  Permanent Representative of France to the Office of the United Nations in Geneva, he became Ambassador of France in 1981.  He occupied a seat at the High Authority of the audiovisual communication and the High Council for Integration.  He represented France at the World Conference of Vienna for the Humans Rights in 1993.

Maurice KRIEGEL-VALRIMONT

Maurice Kriegel-Valrimont was born in Strasbourg in 1914.  He was, in the pre-war period, a trade unionist and, in his own words, “young antifascist of a rebellious tendency.”  In 1944, he was with the national command of the French Forces of the Interior and accepted, with General Leclerc and Henri Rol-Tanguy, the surrender of von Choltitz upon the Liberation of Paris.  Grand Officer of the Legion of Honor, he was a member of the Committee of Military Action (COMAC: organ of command of the FFI in France) of the National Council of the Resistance.  After the war, he was a communist deputy of Meurthe-et-Moselle during the Fourth Republic and also executed the duties of Vice President of the High Court of Justice.  He is the author, among other works, of Mémoires rebelle [Rebellious Memories] in 1999.

Lise LONDON

A veteran of the International Brigades in Republican Spain, captain in the Resistance, former deportee to Ravensbrück, and officer of the Legion of Honor, she took an active part in bringing her husband, Arthur London, out of the Stalinist claws.  The latter, appointed Vice Minister of Foreign Affairs of Czechoslovakia in 1949, was kidnapped in the middle of the street on 28 January 1951 and became one of the fourteen defendants of the trial of Prague in 1952, in which confessions of “conspiracy against the State” were extracted from the accused, which would later become revealed to have been fabricated.  Eleven of the accused were condemned to death by hanging, three — among them Arthur London — to life sentences.  The progressives of Europe discovered this drama in l’Aveu [The Confession].

Short Bibliography

Georges SÉGUY

Georges Séguy was born on 16 March 1927 in Toulouse (Haute-Garonne).  Before the war, he was a printer and trade-union militant.  During the war, he was responsible for the Francs-Tireurs and Partisans Français, arrested in 1944, and deported to the Mauthausen camp.  After the Liberation, he was a member of the Union of the Railwaymen of Toulouse from 1946 to 1949.  Secretary General of the Federation of the CGT Railwaymen from 1961 to 1965, he served as Secretary General of the CGT from 1967 to 1982 and became honorary president of the Institute of Social History of CGT.  He is the author, inter alia, Lutter [To Fight] (1975) and La Grève [The Strike] (1993).

Germaine TILLION

Germaine Tillion was born on 30 May 1907 in Allègre (Haute-Loire).  Before the war, she, an ethnologist, was trained by Marcel Mauss and Louis Massignon and then left to study the Berber tribes in Algeria in 1937.  During the war, returning to France at the time of the armistice of 1940, she became the chief of the Resistance at the Museum of Man, with the rank of commander from 1940 to 1942, and worked for the escape of prisoners and on information.  Following her arrest, she was deported to Ravensbrück.  She was devoted after the war to work on the history of the Second World War (investigating the German war crimes and the Soviet concentration camps between 1945 and 1954) and then on Algeria.  She established education programs in the prisons in France.  Director of studies at the Ecole pratique des Hautes études, she carried out twenty scientific expeditions in North Africa and the Middle East.  She returned to Algeria in 1954 for a mission of observation and took part in the creation of social centers.  Her many research tasks during her career at the CNRS [Centre National de la Recherche Scientifique] and the EHESS [École des Hautes Etudes en Sciences Sociales] concern Mediterranean societies.

Germaine Tillion published many books:

Jean-Pierre VERNANT

Jean-Pierre Vernant was born on 4 January 1914 in Provins (Seine-et-Marne).  Before the war, a young antifascist in the Latin Quarter of the Thirties, he received his secondary education at the lycée Carnot and the lycée Louis-le-Grand and then studied philosophy at Sorbonne in Paris.  In 1937, he placed first in the agrégation exam in philosophy.  Called up to military service in October 1937, he served as a staff sergeant in the infantry and remained mobilized at the declaration of war in September 1939.  Demobilized, he was named professor at the lycée of Toulouse and began resistance as of July 1940, by producing leaflets with his brother in Narbonne, which he posted on the walls of the city at night.  In February 1942, he joined the Libération movement and organized the military groups of this movement in Toulouse.  In November, he was named departmental chief of the Secret Army (ACE) for Haute-Garonne.  At the beginning of 1944, he commanded several groups who conducted various acts of sabotage, executed agents of Gestapo and the Militia, and destroyed census cards for the STO [Service du Travail Obligatoire].  On 19 August 1944, he went into Toulouse as the head of his men.  In September 1944, he became responsible for the French Forces of the Interior (FFI) of Haute-Garonne, replacing Serge Ravanel as the head of 45,000 men of the nine departments of the Southwest.  After the war, Jean-Pierre Vernant was a professor at the Collège de France and specialist in Ancient Greece.  A historian, he is the author, inter alia, of:

Maurice VOUTEY

He took part in the Resistance in the ranks of the National Front (FPJ and then FUJP).  Arrested, he was deported to Dachau and then to the camps of Neckar.  On his return, he taught history and geography and published various historical and biographical studies.  Maurice Voutey is currently secretary general of the national Federation of Patriotic Resistance Deportees and Internees (FNDIRP).  He is the author of a novel entitled Baptiste ou la terre promise.  The German dictatorial power remains his field of choice.  The history of the Nazi concentration system, the Nazi camps, the Hitler era, and the underground press during the occupation are part of his bibliography on the subject.

Short Bibliography:


This appeal was first published in Indymedia Paris, Indymedia Nice, and Indymedia Auvergne on 31 March 2006.  Translation by Yoshie Furuhashi (@yoshiefuruhashi | yoshie.furuhashi [at] gmail.com).